5/25/2006

les films d'amour me font pleurer

les films d'amour me font pleurer, les cons. c'est pas tellement que je m'identifie. c'est pas tellement que je me projette. je pleure sur ce que je n'ai pas. ces filles des films, tout ça. de n'avoir rien vécu me fait pleurer de ne pas avoir même de regret. je pleure tout seul, loin après que le film est fini. je pleure et je me prends pour un con. elles sont si belles. elles sont si pleines de vie. elles molardent à ma gueule que la vie est la vraie voie. la vie. elles me jurent que vivre, c'est trop mortel. que se plaindre c'est pourri. mais moi me plaindre c'est tout ce qu'il me reste, laissez-lemoi encore un peu, s'il vous plaît. un jour je m'en ferai une, juste pour voir. juste pour lui montrer ce que c'est, la vie, quand on n'en a pas. un jour, c'est elle qui pleurera sur ce qu'elle n'a plus. et encore, perdre, c'est avoir vécu. elle aura encore raison et j'aurais encore fait une connerie. fait chier.

je suis la touche du piano

un si bémol tout en haut. la touche qu'on ne joue pas. frôlez-moi, j'ai besoin de vos doigts. aucun besoin de presser fort : mon coeur est un pétale cristallin, c'est l'effleurement qui l'épanouit. frappé, sa stridence est l'alarme de sa fragilité. j'ai sous ma nacre une poudre émouvante prête à s'épandre dans le ciel, légère. mon corps est lourd. mon âme est lumière. frôlez-moi même par pitié. frôlez-moi. frôlez-moi.