5/20/2008

rouge gasoil

ça n'a rien à voir : c'est pas parce qu'on reluque une minette mignonne en mini qu'on trouve ça sexy. mauvaise foi ? même pas. vous confondez tout. nous aussi, ok. on confond pour faire court, on confond parce que ça ne vaut pas la peine d'entrer dans le débat. on confond pour faire simple et que l'important n'est pas là. une fille en mini n'est pas sexy. ni bandante, ni que dalle. une fille en mini c'est, allez, une question de politesse. on tient la porte à la dame, on dit bonjour à la boulangère. on mate la fille en mini. et on l'oublie. la fille en mini impose le dialogue et nous, bien éduqué, on répond. on n'a pas le temps de réfléchir, il faut répondre, alors on répond. il faudrait éventuellement trouver un moyen de ne jamais voir les filles en mini qui se baladent à moins d'un kilomètre. il faudrait des lunettes de mini qui protègent les yeux comme les lunettes de soleil les protègent du soleil. sans, on n'est jamais à l'abris d'en voir malgré nous.
c'est vrai, c'est arrivé une fois ou deux, on m'en a parlé : une fille en mini ca peut être joli, aussi. oui, mais ça n'est pas la question. une jolie fille en mini est une jolie fille. la mini n'y change rien, ou alors ça empire. pourquoi une jolie fille aurait-elle besoin d'une mini ? sinon pour allumer ? le problème de la mini c'est qu'elle viole le regard. impossible de la louper, et d'ailleurs c'est bien pour ça qu'elle la met, sa mini, la fille en mini. bref : ça peut être pas mal, oui. jolies jambes. mignon cul. j'ai jamais vu un mec se dresser d'un coup en croisant une fille en mini, passé seize ans. avant seize ans j'en ai connus qu'un coude râpeux dans un pull grosses mailles faisait trembler.
la mini sexy ? c'est surtout un fantasme de fille. ce qu'on apprécie, nous, dans la mini, comme dans le décolleté, c'est cette espèce d'audace mentale qui naît dans l'esprit de la fille qui se dit "je les connais, je vais mettre une mini et le tour est joué, ils vont tous me mater, je vais être la reine de la soirée". nous : bon, ok, on va mater. hey, une autre là, et là encore une, c'est chouette l'été, on va boire une bière maintenant ? nous ce qui nous interpelle, c'est "mais qu'est-ce qui lui est passé par la tête pour mettre ça ? c'est quoi son intention ? c'est quoi son projet ?" nous sommes sollicités, et nous répondons docilement à la sollicitation ; facile, un réflexe un peu forcé. car à aucun moment nous ne cherchons les filles en mini.
il est question d'autre chose : il n'y a rien de moins sexy qu'une fille qui fait tout pour être sexy. ce sont des choses qui vous dépassent et que vous faites malgré vous qui vous rendent sexy. et vous n'avez pas idée de ce qui se passe, ce qui se consume d'un coup entre notre tête et notre ventre quand on parle vraiment de sexy. d'ailleurs on dit sexy pour vite évacuer, pour minimiser, tant est puissant ce qui se déroule là-dedans, bien trop puissant pour être totalement assumé. ce que vous ne maîtrisez pas est bouleversant, nom de dieu. mais vraiment, intensément, rien que de le dire me viennent des sanglots profonds et une... comment dire... un truc, là, plus bas.
ce que vous ne maîtrisez pas nous emporte, ce que vous imposez vous laisse là. ce que nous trouvons vraiment sexy ? ce qui emporte tout ? inventez-vous les histoires que vous voulez : vous ne le savez pas. vous n'avez pas idée. aucune idée.
rien de plus bluffant, par exemple, qu'une fille qu'on regarde sourire quand ce n'est pas à nous. elle ne le sait pas, elle ne nous voit pas la regarder, elle n'essaie pas de nous séduire ni de nous opposer des limites : ce qu'on voit alors nous cueille comme les premières pâquerettes. un nez qui fronce quand vous riez : vous ne vous trouvez pas belle hein ? vous trouvez ça affreux, d'ailleurs vous avez brûlé les photos. une oreille qui part en pointe. un petit ventre après trente ans (seigneur, ce ventre, mais quel bonheur, quel bonheur ! tout ce que ce ventre rond dit des plaisirs que vous vous êtes autorisés, et des heures vaines à faire de la gym auxquelles vous avez renoncé sagement, une glace vanille à la main et un dvd de desperate housewives dans l'autre. rien n'est plus beau que le plaisir d'une femme, même après. la trace du plaisir est une merveille à jamais sanctifiée. petit ventre, divin stigmate, je t'embrasse et te vénère pour l'éternité des siècles des siècles. longue vie aux pâtissiers du monde entier, je souscris au mouvement des pâtisseries gratuites pour les filles, enfin bref). un rimmel qui foire parce que le vent froid du matin vous fait pleurer. vos cheveux sales. un chignon qui trahit. du feutre sur les doigts. un pansement au talon parce que ces chaussures, splendides, et en solde en plus, mais putain elles niquent les pieds grave. une mèche qui glisse doucement tandis que vous avez les mains prises dans la farine, on peut embrasser furtivement la nuque, voler le parfum de la peau, se réfugier dans ses vapeurs chaudes, et planer : ça n'aura pris qu'une seconde, à peine, et quel bonheur à la clé.
imaginez, vous les filles en jean, si on devait à chaque fois vous expliquer tout ça.

1 comment:

Anonymous said...

"il est question d'autre chose : il n'y a rien de moins sexy qu'une fille qui fait tout pour être sexy." C'est aussi mon avis de fille, quand je mate les filles...

"ce sont des choses qui vous dépassent et que vous faites malgré vous qui vous rendent sexy." comme une mèche de cheveux dans le cou d'une fumeuse...